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Comment devenir propriétaire avec un petit salaire ?

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De nombreux ménages modestes caressent l'espoir d'être un jour propriétaire de leur maison ou de leur appartement... Hélas, leur faible niveau de revenus freine considérablement leurs possibilités d'obtenir un prêt immobilier. Comment l'accession à la propriété est-elle alors possible ?

Des solutions de prêt pour tous

Les raisons de vouloir devenir propriétaire d'un logement sont nombreuses et légitimes : se constituer un patrimoine au lieu de verser un loyer, être chez soi dans ses propres murs, être libre de tout engagement immobilier à long terme... Les candidats à l'achat butent souvent sur l'obstacle de l'emprunt en raison de revenus insuffisants. Or, pour un bas salaire, un tel projet passe nécessairement par l'obtention d'un prêt par la banque pour compléter l'apport de base.

Il y a pourtant lieu d'espérer : des solutions existent pour les revenus les plus bas. Bien souvent, les banques étudient la capacité de l'emprunteur à rembourser le prêt, avant de considérer le niveau du salaire. La stabilité de la situation professionnelle est scrutée avant toute chose. Les aides financières disponibles peuvent aussi faire pencher la balance. Certes, le candidat ne pourra guère prétendre à un standing élevé, mais l'ouverture à la propriété est en règle générale envisageable sous plusieurs conditions.

Petit salaire et situation précaire

Une personne qui ne touche, par exemple, que le SMIC peut se voir accorder un prêt, à la condition que son taux d'endettement ne dépasse pas les 30 %. En effet, aucune banque ne lui prêtera de l'argent si un crédit est déjà en cours. Pour devenir propriétaire dans ce cas de figure, il est indispensable de se projeter sur le long terme, avec un prêt immobilier qui peut s'étaler sur 30 ans et plus.

D'un autre côté, être titulaire d'un CDI n'est pas une condition sine qua non : une famille dont la situation n'est pas stable peut tout de même emprunter si elle entre dans une certaine fourchette de revenus. Plusieurs solutions, telles que le prêt à l'accession sociale, ou encore le prêt à taux zéro sont à leur portée. Il reste toutefois à convaincre la banque et à monter un dossier solide.

Une solution sur mesure: le Bail Réel Solidaire 

En 2017, un système original visant à faciliter l'accession à la propriété est entré en vigueur. Cette initiative est née de la volonté d'aider les familles percevant de faibles revenus à devenir propriétaire d'une résidence principale, dans un contexte de marché immobilier tendu. Le Bail Réel Solidaire (BRS) repose sur le principe de dissociation du bâti et du foncier. En clair, l'acquéreur achète le logement tout en louant le terrain sur lequel il est construit.

Une accession à la propriété facilitée

Cette mesure convient tout spécialement pour un petit salaire. Les ménages qui justifient d'un niveau de revenus situé en deçà du plafond de ressources fixé par la loi, variable selon le nombre de personnes au sein du foyer, sont donc éligibles. Les secteurs géographiques où ce dispositif immobilier est prévu sont divisés en trois zones, la zone la plus fortement peuplée possédant les plafonds de revenus les plus élevés. Plusieurs conditions sont exigées : le logement acheté à crédit doit constituer la résidence principale, le bail signé doit afficher une durée minimale de dix-huit ans et la location du logement est interdite.

Le rôle de l'OFS

L'Organisme Foncier Solidaire, qui gère le BRS, acquiert des terrains et y fait construire un ensemble immobilier. C'est cette même structure qui étudie le dossier constitué par les candidats à la propriété et le valide, le bail devant être signé devant notaire. Enfin, elle perçoit une redevance modique, qui couvre la location du terrain et les frais de gestion. Quant au logement, il appartient désormais à ses occupants, qui en obtiendront la pleine propriété au terme du crédit.

Être candidat au BRS ne dispense pas d'emprunter, mais le remboursement de l'emprunt est potentiellement facilité par divers avantages. Nous pouvons citer le prêt à taux zéro, une réduction du montant de la TVA, ou encore un abattement appliqué sur la taxe foncière. Ce sont jusqu'à 40 % d'économies qui sont ainsi réalisées, par rapport à l'achat du même bien immobilier non soumis au BRS.

Il faut noter que la revente n'est possible que sous les mêmes conventions de prix, afin de préserver le bien des spéculations propres à l'immobilier. Cette disposition permettra à un autre candidat au BRS de s'en porter acquéreur le cas échéant.

Faible salaire : le BRS est taillé pour vous !

Apport plus faible, mensualités réduites, prêt facilité : le Bail Réel Solidaire est donc un moyen privilégié pour devenir propriétaire avec un petit salaire. Il n'est même accessible qu'à cette tranche de revenus puisque, à titre d'exemple, une personne seule dans la zone la moins tendue ne peut pas y prétendre si ses revenus annuels dépassent 26 921 euros. En n'étant que locataire du terrain, l’achat du logement à crédit devient possible même dans des secteurs urbains habituellement saturés, et les mensualités de remboursement du prêt sont bien plus allégées. Tous ces avantages pris en compte, il n'y a plus aucune raison d'hésiter !